Salicaire pourpre
Colonies parfois denses dans les milieux humides, en bordure des plans d’eau, des lacs, et des cours d’eau ; sur les plages ; dans les fossés et les canaux d’irrigation et de navigation. Espèce généralement abondante le long des cours d’eau. Pousse également en pâturage, prés, champs abandonnés et terrains perturbés.
Reproduction sexuée : production jusqu’à 2,7 millions de graines par année par plante. Reproduction asexuée, dite végétative : grâce à des rhizomes.
L’espèce la plus répandue mais dont l’indice d’envahissement reste faible. Probablement arrivée en Amérique du Nord par les ballasts solides, le fourrage et la litière du bétail importé. Les milieux perturbés par les activités humaines favorisent grandement sa propagation (p. ex. : construction de voies ferrées, de routes, de réseaux d’évacuation et de drainage). En la vendant comme plante ornementale, les centres horticoles ont aussi fortement contribué à sa propagation.
La salicaire n’a pas d’ennemi, sa production exceptionnelle de graines aide à sa dissémination. Elle produit des racines denses et coriaces qui s’enfoncent jusqu’à 30 cm ou plus dans le sol. C’est une plante très compétitive écartant les autres végétaux de son chemin. Toutefois au Québec, cela n’est pas constaté. Elle occupe le milieu sans éradiquer les espèces indigènes.
L’impact global de la salicaire le long du fleuve Saint-Laurent est peu important en comparaison à celui de l’alpiste roseau ou du roseau commun.
La salicaire pourpre est inscrite sur la liste des 100 espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes au monde, liste publiée par le Groupe de spécialistes des espèces envahissantes (ISSG).
La salicaire commune est originaire d’Europe et d’Asie. Elle a été introduite au Canada au début du 19e siècle. Le 1er spécimen d’herbier observé à proximité de Québec, a été récolté en 1883. Le vent, l’eau, les animaux et les activités humaines sont les principaux vecteurs de propagation. La présence de la salicaire commune a diverses conséquences sur l’environnement dont l’obstruction des systèmes d’irrigation et la réduction de la diversité biologique en nuisant à la faune et la flore indigènes.
Les moyens de lutte sont limités. Les méthodes mécaniques et chimiques sont peu efficaces. La lutte biologique grâce à une espèce de coléoptère, a fait ses preuves aux États-Unis et dans l’ouest canadien, mais n’est que peu répandue et très coûteuse. L’arrachage manuel est le meilleur moyen à l’heure actuelle pour limiter sa propagation. Toutefois, les racines étant souvent très profondes et difficiles à arracher complètement. Il est donc plus important de protéger les zones humides contre la salicaire en limitant son introduction et sa propagation que d’investir du temps et de l’argent pour l’éradiquer.