Phragmite commun / Common reed / Phragmites australis

Familles des Poacées

Autre(s) nom(s) commun(s)

Roseau commun, Invasive phragmites

 

Éléments distinctifs

  • Très grande graminée, jusqu’à plus de 6 mètres de haut.
  • Pousses végétatives avec des feuilles rigides planes à bord rude.
  • Plante adulte avec tiges dressées, très fortes et non ramifiées; de 4 à 10 mm de diamètre; et produites au printemps (elles meurent à l’automne).
  • Inflorescence en forme de fanion ou de plume de couleur brun foncé à maturité. Les panicules sont de couleur jaune verdâtre ou rouge plus ou moins foncé à brunâtre et persistant tout l’hiver sur des tiges dénudées.
  • Floraison aux mois d’août et de septembre.

Habitat (adulte)

Colonies denses dans les milieux humides (p. ex. : partie plus haute des marais); sur substrat minéral ou organique. Aussi dans les canaux de drainage en bordure des routes et des champs, sols remaniés.

Reproduction

Il y a deux types de reproduction : la reproduction végétative (rhizomes et stolons) et la reproduction sexuée. La reproduction sexuée se produit avec une inflorescence plumeuse. Un nouveau phragmite peut produire jusqu’à 2 000 graines par année.

Points saillants

Le roseau commun est une espèce vivace et grégaire formant des peuplements monospécifiques, jusqu’à 325 tiges par mètre carré. Il modifie l’écosystème le rendant moins apte à remplir ses fonctions biologiques, fonctions pouvant être indispensables à la survie de nombreuses espèces. Les activités anthropiques (p. ex. : construction d’autoroute) favorisent l’expansion du phragmite commun. Cette expansion est aussi favorisée lors de l’assèchement des milieux humides. Une colonie de phragmites s’étend en moyenne de 2 à 7 mètres par année par reproduction végétative (jusqu’à 14 mètres). Il existe de nombreux génotypes en Amérique du Nord, dont au moins onze indigènes et un exotique.

Au Québec, il y a un génotype indigène et un exotique. L’espèce indigène et l’espèce exotique occupent des niches spatiales distinctes. Pour l’instant, le roseau indigène échappe à la compétition avec l’introduit. Il n’y a pas encore eu d’observation d’hybrides entre le génome exotique et un génome indigène. Les végétaux qui font de l’ombre au roseau peuvent ralentir sa propagation.

Rapports à l’humain

La variété exotique du roseau commun est très envahissante. C’est une espèce originaire d’Europe et d’Asie et introduite au Québec au début du 20e siècle (vers 1916). Elle est surtout présente le long des autoroutes. Elle permet (1) l’accroissement de la sécurité routière, (2) la filtration des eaux de drainage, (3) la stabilisation des rives. Toutefois, (1) elle obstrue les canaux de drainage, (2) elle banalise le paysage, (3) elle nuit aux aménagements paysagers et aux activités de plein air, (4) elle conduit à la perte de rendement des cultures agricoles commerciales, (5) elle réduit la biodiversité végétale, (6) elle entraîne l’exondation des milieux humides, (7) elle affecte le cycle des nutriments en extrayant du sol des quantités importantes d’azote, de phosphore et de potassium qui s’accumulent dans ses tissus.

Prévention et contrôle

Les moyens de lutte sont limités. L’utilisation de végétaux compétitifs semble être la seule solution réaliste. L’application d’herbicides a fait ses preuves à court terme aux États-Unis, mais il n’y a pas d’herbicide homologué au Canada pour traiter les colonies de roseau commun en milieu humide. La fauche, le brulage et les inondations sont des méthodes qui ont été testées mais aucune ne stoppe la propagation du phragmite commun à moyen terme.

Pour en savoir plus

CANADENSYS. Dernière consultation le 16 juillet 2012. http://data.canadensys.net/vascan/search/?lang=fr

ENVIRONNEMENT CANADA. Dernière consultation le 16 juillet 2012. www.ec.gc.ca

LAVOIE, C. 2008. Envahissement du roseau commun le long des corridors autoroutiers : état de situation, causes et gestion. Rapport réalisé pour le compte du ministère des Transports.

MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE. Dernière consultation le 16 juillet 2012. http://www.mrnf.gouv.qc.ca/

TADDEO, S. et S. DE BLOIS. 2012. Coexistence of introduced and native common reed (Phragmites australis) in freshwater wetlands. Écoscience. 19(2):99-105.

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