Roseau commun, Invasive phragmites
Colonies denses dans les milieux humides (p. ex. : partie plus haute des marais); sur substrat minéral ou organique. Aussi dans les canaux de drainage en bordure des routes et des champs, sols remaniés.
Il y a deux types de reproduction : la reproduction végétative (rhizomes et stolons) et la reproduction sexuée. La reproduction sexuée se produit avec une inflorescence plumeuse. Un nouveau phragmite peut produire jusqu’à 2 000 graines par année.
Le roseau commun est une espèce vivace et grégaire formant des peuplements monospécifiques, jusqu’à 325 tiges par mètre carré. Il modifie l’écosystème le rendant moins apte à remplir ses fonctions biologiques, fonctions pouvant être indispensables à la survie de nombreuses espèces. Les activités anthropiques (p. ex. : construction d’autoroute) favorisent l’expansion du phragmite commun. Cette expansion est aussi favorisée lors de l’assèchement des milieux humides. Une colonie de phragmites s’étend en moyenne de 2 à 7 mètres par année par reproduction végétative (jusqu’à 14 mètres). Il existe de nombreux génotypes en Amérique du Nord, dont au moins onze indigènes et un exotique.
Au Québec, il y a un génotype indigène et un exotique. L’espèce indigène et l’espèce exotique occupent des niches spatiales distinctes. Pour l’instant, le roseau indigène échappe à la compétition avec l’introduit. Il n’y a pas encore eu d’observation d’hybrides entre le génome exotique et un génome indigène. Les végétaux qui font de l’ombre au roseau peuvent ralentir sa propagation.
La variété exotique du roseau commun est très envahissante. C’est une espèce originaire d’Europe et d’Asie et introduite au Québec au début du 20e siècle (vers 1916). Elle est surtout présente le long des autoroutes. Elle permet (1) l’accroissement de la sécurité routière, (2) la filtration des eaux de drainage, (3) la stabilisation des rives. Toutefois, (1) elle obstrue les canaux de drainage, (2) elle banalise le paysage, (3) elle nuit aux aménagements paysagers et aux activités de plein air, (4) elle conduit à la perte de rendement des cultures agricoles commerciales, (5) elle réduit la biodiversité végétale, (6) elle entraîne l’exondation des milieux humides, (7) elle affecte le cycle des nutriments en extrayant du sol des quantités importantes d’azote, de phosphore et de potassium qui s’accumulent dans ses tissus.
Les moyens de lutte sont limités. L’utilisation de végétaux compétitifs semble être la seule solution réaliste. L’application d’herbicides a fait ses preuves à court terme aux États-Unis, mais il n’y a pas d’herbicide homologué au Canada pour traiter les colonies de roseau commun en milieu humide. La fauche, le brulage et les inondations sont des méthodes qui ont été testées mais aucune ne stoppe la propagation du phragmite commun à moyen terme.
CANADENSYS. Dernière consultation le 16 juillet 2012. http://data.canadensys.net/vascan/search/?lang=fr
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