La rivière de Mont-Louis est un affluent du fleuve Saint-Laurent situé en Haute-Gaspésie. Prenant sa source dans les Chic-Chocs avec un sommet dépassant 900 m d’altitude, son bassin versant a une superficie de 294,26 km2 et son tronçon principal mesure 45,6 km. En raison de sa topographie marquée par de fortes pentes, le bassin versant de la rivière de Mont-Louis ne comporte que des petits plans d’eau. En revanche, son réseau hydrographique est très dense avec 1,6 km de cours d’eau par km2. Dominé par la forêt, la majeure partie du bassin versant est utilisé pour l’exploitation forestière. Avec la présence de la réserve faunique des Chic-Chocs en amont, le bassin versant est également utilisé à des fins récréotouristiques pour la chasse et la pêche. Bien qu’elle ne soit pas exploitée pour la pêche au saumon atlantique, la rivière de Mont-Louis détient le statut de rivière à saumon. À son embouchure, la rivière traverse la municipalité de Saint-Maxime-du-Mont-Louis. L’aval de ce cours d’eau est faiblement urbanisé.
La rivière Mont-Louis en bref
La rivière de Mont-Louis, comme plusieurs cours d’eau gaspésiens, a un régime hydrique dit torrentiel lui conférant une dynamique caractérisée par de fortes crues et d’importantes zones d’érosion. Cette dynamique est naturelle et s’explique essentiellement par la topographie et la taille du bassin versant qui confèrent à la rivière de fortes pentes et une courte distance d’écoulement.
L’utilisation du bassin versant en forêt publique notamment pour la foresterie, l’aménagement de parcs éoliens et les activités récréotouristiques a entraîné la construction d’un dense réseau de voirie forestière comportant de nombreuses traverses de cours d’eau. Un réseau de chemins forestiers d’une telle ampleur peut avoir certains impacts négatifs sur l’habitat aquatique en raison de la sédimentation et des obstacles à la libre circulation des poissons.
L’état de santé de la station suivie par le Conseil de l’eau du nord de la Gaspésie (CENG), notamment via le programme Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir ! du G3E, est bon depuis le début de son suivi en 2015. Elle présente une bonne diversité de macroinvertébrés benthiques* avec une moyenne de 16 formes différentes, dont deux taxons tolérants aux eaux froides. Ces résultats sont explicables par divers facteurs favorisant un habitat idéal pour la faune benthique : un lit majoritairement composé de graviers et de galets, une eau limpide de très bonne qualité, des bandes riveraines végétalisées, ainsi qu’une faible occupation humaine.
En vue de conserver le bon état de santé de la rivière de Mont-Louis et étant donné sa dynamique naturelle, le maintien d’un espace de liberté** est essentiel. Cet espace de liberté fournira à la rivière la marge de manœuvre nécessaire à sa résilience pour qu’elle puisse s’ajuster face aux changements climatiques en cours et à venir.
*Macroinvertébré benthique : un macroinvertébré benthique est un animal dépourvu de colonne vertébrale ou sans squelette interne. Le mot « macro » signifie qu’il est visible à l’œil nu et « benthique » indique qu’il se retrouve au fond des cours d’eau et des lacs. Ces animaux forment un important maillon de la chaîne alimentaire et plusieurs d’entre eux participent également à la décomposition de la matière organique.
**Espace de liberté : il représente l’espace susceptible d’être inondé lors des crues ainsi que l’espace nécessaire au déplacement latéral du lit d’un cours d’eau, en fonction de la dynamique naturelle d’érosion et de sédimentation. L’espace de liberté comprend également les milieux humides riverains.
Des rivières surveillées : s’adapter pour l’avenir, bénéficie d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Action-Climat Québec et rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.