La rivière Lorette occupe la portion sud-ouest du bassin versant de la rivière Saint-Charles et parcoure 23,4 km. Ce cours d’eau possède plusieurs affluents : le ruisseau des Friches, le ruisseau Montchâtel, le ruisseau Notre-Dame et d’autres affluents issus des bassins de drainage agricoles ; traversant les municipalités de St-Augustin-de-Desmaures et l’Ancienne-Lorette, son bassin versant totalise 71 km2. C’est d’ailleurs l’une des rares rivières qui a été étudiée en tenant compte de deux indicateurs biologiques : les macroinvertébrés benthiques et les poissons.
La rivière Lorette en bref
L’occupation du sol dans le bassin de la rivière est plutôt anthropisé étant donné le fort développement urbain des municipalités et arrondissements à proximité de la ville de Québec. Le bassin de drainage de la station étudiée par le G3E* est caractérisé par une zone forestière (43%), une zone agricole (33%) et une zone urbaine (24%) ; les berges, quant à elles, ont subi des perturbations majeures étant donné les aménagements résidentiels et le secteur agricole. C’est près de 40 % des rives qui démontrent des signes d’érosion. La rivière Lorette subit une contamination fécale importante en amont de L’Ancienne-Lorette ; la station suivie se trouvant dans le périmètre urbain de L’Ancienne-Lorette, témoigne de cette contamination avec les taux élevés de coliformes fécaux en 2015, 2017 et 2019. La rivière Lorette est un tributaire rejoignant la rivière Saint-Charles, et contribue de ce fait à la dégradation de la qualité de l’eau observée dans les zones urbanisées de la rivière Saint-Charles.
Dans l’ensemble, le suivi de la rivière effectué par le G3E depuis 2015 avec le programme J’adopte un cours d’eau qualifie le cours d’eau de précaire à mauvaise, et ce, d’années en années. La qualité de l’eau de la rivière Lorette semble dépérir au fil des ans : la quantité élevée d’E. coli trouvé à chaque échantillonnage, notamment, indique une certaine pollution du milieu. Une validation de raccordements croisés et de l’impact de la zone agricole pourrait être vérifié. La rivière Lorette est sujette à de fortes crues et d’importantes inondations dans les dernières années, pouvant expliquer en partie l’état général des communautés, tant les macroinvertébrés** que les poissons accumulant l’impact des perturbations sur un certain nombre d’années.
Avec les vastes zones agricole et forestière, nous aurions pu nous attendre à ce que la santé de ces deux stations soit meilleure que les stations sur la Beauport, davantage urbanisées. Il serait intéressant de définir les sources de perturbations et de mettre en place un plan d’adaptation pour ce cours d’eau afin de faire face aux changements climatiques. La mise en place d’une station suivie avec le volet SurVol Benthos en amont des perturbations nous permettrait d’aller chercher des données plus pointues.
* Dans le cadre du projet Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir, ce sont les bassins hydrographiques des stations étudiées qui ont été caractérisés, et non les bassins versants des cours d’eau. Les informations entre les bassins hydrographiques et les bassins versants totaux peuvent donc différer (ex. pourcentages d’occupation du sol différents).
**Macroinvertébré benthique : Un macroinvertébré benthique est un animal dépourvu de colonne vertébrale ou sans squelette interne. Le mot « macro » signifie qu’il est visible à l’œil nu et « benthique » indique qu’il se retrouve au fond des cours d’eau et des lacs. Ces animaux forment un important maillon de la chaîne alimentaire et plusieurs d’entre eux participent également à la décomposition de la matière organique.
