La rivière des Petits Escoumins coule sur 52 km à partir du territoire non organisé du Lac-au-Brochet jusqu’aux Petits-Escoumins (municipalité des Escoumins), où elle se jette dans le fleuve Saint-Laurent, en Haute-Côte-Nord. Elle couvre un territoire de 170 km2. Elle prend sa source à l’embouchure du lac des Trois Roches, un lac situé à 7,7 km au nord de la rivière des Escoumins, cours d’eau bien connu pour la pêche au saumon. Peu d’activités anthropiques ont lieu sur le territoire : la foresterie constitue la principale activité économique du bassin de la rivière, suivie des activités récréotouristiques comme la villégiature, la chasse et la pêche, le VTT ou la motoneige.
La rivière des Petits Escoumins en bref
Affichant une bonne santé globale, la présence d’alevins et de tacons de saumon atlantique dans la rivière a été notée dans les années 70, et plus récemment, comme le raconte cet article de l’OBVHCN :
« La présence d’alevins et de tacons de saumon atlantique a été documentée dans la rivière Petits Escoumins en 1978 ainsi qu’en 1983 par le Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 30 ans plus tard, l’Organisme des Bassins Versants de la Haute-Côte-Nord (OBVHCN) a réalisé des pêches scientifiques pour déterminer si l’espèce s’y reproduit toujours, l’importance de l’espèce au sein de la communauté de poissons ainsi que les parties du bassin versant qu’elle occupe.
En août 2013, le personnel de l’OBVHCN a donc visité 13 stations, dont 6 se situaient dans l’aire d’étude des derniers inventaires et sept en amont de celle-ci. Lors de ces pêches, 32 saumons juvéniles appartenant à au moins 2 classes d’âge ont été capturés. Par le fait même, l’aire de distribution du saumon dans le bassin versant a été significativement augmentée en comparaison avec les précédents inventaires.
Parmi les autres découvertes dignes d’intérêt, mentionnons la présence d’anguilles d’Amérique dans toutes les stations visitées. Cette espèce qui se reproduit dans la mer des Sargasses et grandit dans nos lacs peut franchir des chutes impressionnantes. Nous avons d’ailleurs observé une anguille en amont d’une chute de 20 m! De plus, des individus mesurant près d’un mètre ont été capturés!
Autre résultat intéressant, nous avons découvert la présence de poissons appât peu communs en Haute-Côte-Nord (méné à museau noir, méné ventre citron, umbre de vase). Il pourrait même s’agir de la première mention du méné à museau noir, au nord du Saguenay. »
Photos : gracieuseté OBVHCN
Dans le cadre du programme Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir, la station de la rivière Petits Escoumins a été choisie puisqu’elle n’est peu ou pas perturbée. Elle est donc la station de référence de l’OBVHCN, qui suit également une station sur la rivière Moreau, celle-ci étant impactée par les activités humaines. On y retrouve une belle variété de macroinvertébrés* benthiques sensibles à la pollution, ce qui témoigne de sa bonne santé. Toutefois, elle subit déjà les impacts des changements climatiques : dans les dernières années, d’importants étiages ont eu lieu en été, plus graves que ce qui avait été étudié dans le passé. Cela aura certainement un impact sur les populations de macroinvertébrés benthiques. Étant donné son statut de station de référence, des analyses poussées sur plusieurs années seront essentielles afin de voir et de comprendre comment la rivière réagit à la nouvelle réalité climatique, pour pouvoir mieux s’y adapter.
*Macroinvertébré benthique : un macroinvertébré benthique est un animal dépourvu de colonne vertébrale ou sans squelette interne. Le mot « macro » signifie qu’il est visible à l’œil nu et « benthique » indique qu’il se retrouve au fond des cours d’eau et des lacs. Ces animaux forment un important maillon de la chaîne alimentaire et plusieurs d’entre eux participent également à la décomposition de la matière organique.
Un merci spécial à Catherine de l’OBVHCN pour avoir fourni les infos nécessaires à la production de cet article!