Portraits de rivières – la rivière Causapscal

La rivière Causapscal prend sa source dans les montagnes Chic-Chocs et s’étend sur 61 kilomètres jusqu’aux Fourches, où elle rejoint la rivière Matapédia à la hauteur de la municipalité de Causapscal. Elle est d’une longueur totale de 791,23 km, tandis que son bassin versant est de 701,63 km2. Elle fait également partie du bassin versant de la rivière Matapédia et comble 18,3% de sa superficie. Réputée pour être l’habitat des plus gros spécimens de saumons atlantiques, la rivière a un statut de rivière à saumon. 

Presque essentiellement située en milieu forestier (97,3 %), le bassin versant du cours d’eau est visité en grand nombre chaque année par les adeptes de pêche sportive. La rivière Causapscal a été affectée par de nombreuses péripéties : les populations de saumon atlantique remontant son courant ont subi plusieurs pêches intensives par le passé, alors que les clubs de pêche privés, les entreprises industrielles et les résidents locaux rivalisaient leurs droits d’activités de 1878 à 1970. Le climat sociopolitique a marqué la santé de la rivière, à un point tel que les activités de pêche ont dû être suspendues, étant donné la baisse drastique des populations de saumon dans les années 1980.

La rivière Causapscal en bref

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L’occupation du sol dans le bassin de la rivière Causapscal est essentiellement forestière et la majorité du territoire y est à l’état naturel. C’est également le cas pour le bassin versant de la station étudiée par le G3E.** Parmi la dominance forestière du bassin versant de la rivière Causapscal, l’occupation du territoire est généralement à usage récréotouristique étant donné la présence de réserves fauniques, et compte 1,1% de milieux agricoles environnants et 0,4 % de milieux urbains. Le cours d’eau possède notamment la plus grande superficie de milieux humides du bassin versant de la rivière Matapédia (0,7%).

Dans l’ensemble, le suivi de la rivière effectué par l’OBV Matapédia-Restigouche depuis 2008 avec le programme J’adopte un cours d’eau qualifie le cours d’eau de bonne qualité, et ce, d’années en années. Le substrat grossier, le peu de perturbations anthropiques du territoire environnant et la qualité des berges de la station expliquent ce résultat. Toutefois, les changements climatiques affecteront probablement la santé de la rivière Causapscal, comme nous l’ont démontré les dernières années.

En 2018, année caractérisée par un été plus chaud que 2017 et 2019, la santé du cours d’eau était précaire. Les températures plus chaudes semblent avoir eu un impact sur l’abondance d’espèces plus tolérantes à des températures chaudes, à la pollution et aux perturbations

Ainsi, bien que cette station se maintienne dans le seuil de bonne qualité générale, certains évènements pourraient la faire chuter dans la classe de qualité précaire. Les coupes forestières abusives, la gestion non intégrée des infrastructures des voiries pour contrer l’apport en sédiments dans les cours d’eau sur le territoire du bassin versant de la rivière Causapscal peuvent causer des dommages en termes de sédimentation du lit de la rivière et de matières en suspension de l’eau. Cela a pour conséquence de diminuer la qualité de l’habitat et contrevenir aux populations fauniques qui y sévissent. L’existence de dépôts d’ordures clandestins affectent les paramètres essentiels aux bonnes conditions de l’habitat et augmentent du même coup le taux de pollution dans les cours d’eau. Les changements climatiques risquent d’exacerber ces conséquences et détériorer plus rapidement le cours d’eau.

La pureté de cette rivière et le statut de rivière au saumon qu’elle possède sont des atouts et des services écologiques déjà bien connus et valorisés au Québec. Pour maintenir la qualité de la rivière Causapscal, il serait pertinent d’améliorer la qualité des bandes riveraines sur une largeur plus étendue de part et d’autre du cours d’eau (50m). Des solutions pour améliorer et prévenir tout apport en pollution sont possibles, tels que de procéder à la décontamination de sites à proximité s’il y a lieu et d’encourager l’industrie forestière à adopter une gestion des infrastructures en place afin de réduire l’apport en sédiments dans le cours d’eau.

* Dans le cadre du projet Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir, ce sont les bassins hydrographiques des stations étudiées qui ont été caractérisés, et non les bassins versants des cours d’eau. Les informations entre les bassins hydrographiques et les bassins versants totaux peuvent donc différer (ex. pourcentages d’occupation du sol différents).
**Macroinvertébré benthique : Un macroinvertébré benthique est un animal dépourvu de colonne vertébrale ou sans squelette interne. Le mot « macro » signifie qu’il est visible à l’œil nu et « benthique » indique qu’il se retrouve au fond des cours d’eau et des lacs. Ces animaux forment un important maillon de la chaîne alimentaire et plusieurs d’entre eux participent également à la décomposition de la matière organique.

Des rivières surveillées : s’adapter pour l’avenir, bénéficie d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Action-Climat Québec et rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

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