Au Québec, l’eau fait partie de notre vie quotidienne. Les 3,6 millions de plans d’eau douce, les dizaines de milliers de rivières et le Saint-Laurent couvrent au total 22 % de notre immense territoire. On les trouve aux quatre coins du Québec, s’étendant de la rivière des Outaouais aux îles-de-la-Madeleine, jusqu’au village inuit d’Ivujivik au Nunavik. Aujourd’hui, si nous pensons au phénomène des changements climatiques, nous devons également penser qu’ils pourraient avoir éventuellement un impact sur nos ressources en eau (qualité et disponibilité) et sur nos vies.
Au Québec, les projections climatiques suggèrent une hausse des pluies extrêmes à l’horizon 2040-2070 de l’ordre de 10 à 20 %. En présence de pluies de forte intensité, le sol est rapidement saturé provoquant une augmentation du ruissellement, ce qui peut avoir un fort impact sur le territoire. Parmi les impacts possibles figurent, d’une part, les inondations, affectant le milieu social, environnemental et économique d’un territoire ; et d’autre part, la protection de nos sources d’eau, affectant la disponibilité et l’approvisionnement en eau. Ces impacts sont aggravés par une planification déficiente du territoire, conjuguée à un système d’urbanisation et d’imperméabilisation des sols de plus en plus croissante, devenant des paramètres importants à considérer dans la gestion des eaux pluviales.
Une autre source d’impact provient de l’accumulation des éléments polluants dans la neige, comme les sels et déglaçants qui sont utilisés à grande échelle en période hivernale. Ils peuvent être une source importante de contamination au printemps, lorsque la fonte des neiges libère les polluants stockés.
Comme nous l’avons déjà mentionné, l’eau fait partie du patrimoine collectif de la société québécoise. Pour réduire notre vulnérabilité aux changements climatiques, il est nécessaire que notre population, nos experts et nos autorités locales soient sensibilisés, disposent des connaissances nécessaires et adoptent des comportements préventifs face à ces éventuels risques environnementaux.
Au Québec, il existe divers outils visant la gestion de l’eau à l’échelle territoriale, dont :
Le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) en vigueur le 14 août 2014, est destiné principalement à encadrer les municipalités pour protéger leurs sources d’eau potable souterraines et de surface. Il vise également à dresser un inventaire des éléments susceptibles d’affecter la qualité ou la quantité des eaux exploitées et d’en déterminer la vulnérabilité.
Le Guide de réalisation des analyses de la vulnérabilité des sources destinées à l’alimentation en eau potable au Québec, permet d’accompagner les municipalités à appliquer le RPEP et d’établir une démarche d’analyse de la vulnérabilité pour un site de prélèvement d’eau. L’objectif est d’uniformiser le rapport de vulnérabilité à envoyer au Gouvernement afin de comparer plus facilement les résultats des analyses pour chacun des territoires du Québec.
Les organismes de bassin versant (OBV), qui ont pour mandat de favoriser la concertation entre les différents usagers de l’eau à l’échelle d’un bassin versant et d’élaborer un plan directeur de l’eau (PDE) qui considère les éléments suivants : un portrait du territoire, un diagnostic des enjeux, des orientations ainsi qu’un plan d’action pour leur territoire. L’information contenue dans les PDE pourrait donc être utile pour les municipalités afin de caractériser les sites de prélèvement d’eau pour l’application du RPEP.