Dans le souhait de promulguer la science participative, en plein essor du plein air au Québec, certains gestes peuvent causer du tort quant à la préservation de la biodiversité, notamment à cause du manque d’information. Il en va de soi qu’un code d’éthique s’impose pour simplement allier chaque acte de découverte avec le soin de préserver la qualité des habitats, si précieux et de moins en moins nombreux pour la faune locale. Le G3E a eu la chance de s’entretenir avec Amphibia-Nature, un groupe de recherche spécialisé sur les populations d’amphibiens et de reptiles au Québec, dans le but d’informer sur les démarches adaptées d’écosurveillance, plus précisément pour l’herpétofaune ; un groupe faunique en situation précaire dans nos aires naturelles.
L’herpétofaune
Le Québec compte 36 espèces indigènes d’amphibiens et de reptiles. Ces espèces comprennent un crapaud, des grenouilles, des rainettes, des salamandres, des couleuvres et des tortues. La plupart de ces espèces sont à statut précaire, elles sont donc protégées au Québec. Les causes de déclin de l’herpétofaune sont nombreuses et reliées aux activités humaines telles que la perte et la fragmentation des habitats, l’exploitation des milieux naturels, la mortalité routière, la pollution, les maladies infectieuses, la récolte illégale, etc.
Ce sont des espèces emblématiques du printemps ; le fameux chant des anoures dans les plans d’eau et les milieux humides est en fait un véritable patrimoine naturel.
La grenouille léopard du Nord (Lithobates pipiens) est une espèce qui fréquente les abords herbeux de différents cours d’eau.
Vous avez aperçu un amphibien ou un reptile ?
La salamandre à deux lignes du Nord (Eurycea bislineata) est une salamandre discrète et typique de ruisseaux et de rivières aux rives rocheuses.
Si vous avez l’occasion de rencontrer ou d’entendre l’une ou l’autre de ces espèces dans le cadre de vos activités, il importe de ne pas les déranger. Gardez vos distances afin de mieux les apprécier. La plupart sont farouches et s’enfuiront ou se cacheront, souvent même avant que vous ne les ayez aperçues. Si cependant l’animal est en danger, sur une route par exemple, vous pouvez l’aider à traverser celle-ci en tenant compte de votre propre sécurité. Vous pouvez signaler vos observations à Amphibia-Nature, un groupe de recherche spécialisé dans ces animaux méconnus. Des détails comme la date, le lieu et des photos peuvent être transmis à info@amphibia-nature.org qui confirmera votre identification et pourra répondre à vos questions. Ces données permettent de documenter la répartition des espèces et sont utiles à des fins de conservation des habitats et pour sensibiliser le public.
Code d’éthique de l’observateur
Pour éviter toute perturbation des habitats, voici quelques conseils à suivre :
- Ne jamais collecter un amphibien ou un reptile, laissez-les dans la nature et contribuez ainsi à la préservation de la biodiversité ;
- Si vous soulevez une bûche ou une roche, replacez-la dans sa position d’origine pour ne pas perturber les microhabitats ;
- Il faut aussi éviter de manipuler des amphibiens si vous venez d’appliquer un écran solaire ou un insectifuge, car leur peau est perméable aux produits chimiques ;
- Il est important de laver ses bottes et autres équipements si vous planifiez de visiter plusieurs sites géographiquement distants afin de ne pas propager d’agents pathogènes. Pour la réalisation de campagnes d’échantillonnage ou d’inventaires scientifiques, Amphibia-Nature a notamment développé un protocole d’hygiène pour réduire les risques de dissémination d’agents infectieux et parasitaires sur le terrain.